• Travail forcé des enfants à Luang Namtha au Laos

     

    Enfants esclaves au Laos

    Village de Houana près de Luang Namtha, par une matinée fraîche presque froide, une cheminée crache sa fumée sur un paysage enveloppé dans un manteau de brouillard. Un enfant aux traits tirés, tire une lourde charge de charbon de bois ou d'anthracite, je ne sais pas trop bien. Il est couvert de poussière de charbon, il a peut être douze ans, un regard triste émane de son visage, il sait tout de sa triste condition dont il n'entrevoit aucune échappatoire. Je lui fais un petit signe, son visage immédiatement s'illumine comme un paysage émergeant du brouillard. Haletant, il reprend progressivement son souffle, puis il repart à la tâche car le temps lui est compté. Il s'en va, me semble t'il d'un pas plus léger, peut-être ce moment d'attention a-t'il contribuer à le faire entrer pour quelques instants dans le domaine de l'enfance qu'il a prématurément quitté. Au moins 10% des enfants font un travail forcé pour contribuer à la vie de la famille, ils ne sont pas scolarisés.

    Travail forcé des enfants au Laos - Une courte pause
    Travail forcé des enfants au Laos - Une courte pause

     

    Usine surannée

    La briqueterie est un établissement d’un autre âge où tout est fait à main d’homme. On est bien loin de la notion de productivité à l’occidentale. Je reste ébahi en constatant les moyens de production sommaires utilisés par cette entreprise. Ce manque de réflexion sur l'organisation du travail, par exemple les enfants tirent une brouette contenant du charbon sur une distance de 100 mètres pour alimenter le fourneau alors qu'il y a de la place pour stocker le combustible à côté.

    Malgré des coûts de production vraisemblablement bas, en raison de la main d'oeuvre surexploitée et la présence de la matière première à proximité, je ne pense pas qu'une telle entreprise soit pérenne. Je me félicite d'un tel constat déplorant encore cette violation scandaleuse des droits de l'enfant qui s'épuisent au travail sans avoir le moindre accès à l'éducation.

    Au Laos 10% des enfants sont contraints à travailler, ils n'ont pas accès à l'éducation.

     

    Briqueterie Luang Namtha - Travail forcé des enfants
    La briqueterie surannée de Houana : Au fond de l'image comme au premier plan on voit des enfants approchant le charbon pour le fourneau.

     

    Briqueterie de Houana - Luang Namtha - Briques en ligne
    Briqueterie de Houana - Luang Namtha - Briques en ligne

     

    Le travail forcé des enfants au Laos
    Le travail forcé touche 10% des enfants au Laos. Ils n'ont pas accès à l'éducation

     

     
     





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  • Commentaires

    1
    Mardi 26 Mars 2013 à 08:02
    Bonjour Serge, terrible tes mots, ces photos.
    Le travail des enfants, ici dans une briqueterie, ailleurs dans l'agriculture ou autre, qui existait en Europe il n'y a pas si si longtemps, un besoin pour les familles, un calvaire pour les enfants.
    Comme tu le dis, il finira par disparaître, chaque pays, continent a son rythme de développement...quand je pense que depuis plus de trente ans je donne cours à des ados dont beaucoup rêvent de ne pas devoir venir à l'école!
    2
    Mardi 26 Mars 2013 à 09:54
    En Asie j'ai trouvé un enthousiasme des enfants pour aller à l'école. Leur bonheur fait plaisir à voir. Dans nos sociétés d'abondance (malgré la crise) les enfants perdent un peu le sens de la vie, le goût de performer pour le futur, d'ailleurs pourquoi se battre alors que tout est si facile ? Dans les pays pauvres les enfants savent pourquoi il est important d'avoir la meilleure formation possible, ils ont des exemples devant les yeux !
    Concernant le travail des enfants, tu rappelles justement que ce travail existait il n'y a pas si longtemps en Europe, pour le besoin des familles. Au Laos petit pays de 6 millions d'habitants, le progrès s'installe rapidement, le niveau de vie est en croissance, on peut espérer que le travail forcé des enfants diminue.
    3
    Mardi 26 Mars 2013 à 20:18
    Je suppose qu'en plus il y a de fines poussières de brique qui s'immiscent dans ses poumons!
    Et ses jambes? As-tu vu ses jambes?
    On revient à des considérations qui étaient celles de nos grands-parents et parents pour qui, à la campagne, l'école n'était que du superflu, voire inexistante; même lorsqu'il s'y révélaient excellents!
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    4
    Mardi 26 Mars 2013 à 21:59
    Le terrain est en latérite qui s'envole au moindre souffle d'air : latérite = silice = pas bon pour les poumons. Le charbon n'est pas non plus l'ami des poumons, toutes ces poussières associées sont donc particulièrement néfastes. Au moment de la prise de vue, je n'avais pas remarqué le mauvais état des jambes qui semblent être eczémateuses. Je pense que les mêmes causes produisent les mêmes effets, ces enfants de familles pauvres doivent travailler pour contribuer à la vie de la famille. L'inégalité est cependant plus forte car la majorité des enfants laotiens est scolarisée. Dans la France de nos grand-parents, la pauvreté était un des éléments, mais également comme tu le soulignes la conviction que l'école n'était pas bien utile pour labourer la terre !
    5
    Jeudi 28 Mars 2013 à 17:04
    Une réalité passé et encore présente qui nous rattrape, avec l'ampleur de ses conséquences... Merci pour ce rappel émouvant de ce qui persiste encore, ici ou là, sous une forme ou une autre !...
    6
    Jeudi 28 Mars 2013 à 18:41
    Le travail des enfants reste une réalité dans beaucoup de pays en Asie. Une évolution notable du niveau de vie et une meilleure information ou assistance des populations pauvres permettrait de diminuer fortement cette situation préjudiciable à la santé des enfants et à leur devenir.
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